Manifestation, le choix de la dignité

Manifestations à Bruxelles - casseur et pillage

Manifestations congolaise à Bruxelles

Tous les moyens sont-ils permis pour faire passer un message, aussi pertinent soit-il? C’est une question qu’on est en droit de se poser après la fin d’année d’échauffourées qu’une partie de la communauté congolaise de Belgique nous a offerte, sur les pavés bruxellois. Pillages de magasins, voitures vandalisées ou brûlées, dégradations gratuites… Loin de moi l’idée de juger ici la pertinence de leurs actions ou de réfuter les exactions et autres manipulations électorales constatées au Congo, que du contraire. Mais est-ce vraiment le seul moyen de se faire entendre? Posons-nous simplement la question : jusqu’où peut-on aller au nom de la liberté d’expression?


L’exemple tibétain
Manifestations : les bonnes pratiques
Pour poursuivre le dialogue…


Émeutes à Bruxelles

Manifestations congolaises à Bruxelles - vandalisme

Manifestations congolaises à Bruxelles - vandalisme

Ce dimanche, comme les jours précédents, des incidents ont éclatés, à Bruxelles, entre les manifestants congolais (au nombre de 1200, selon les estimations) et les forces de l’ordre. Le bilan est lourd : 16 policiers blessés, des véhicules de police détruits, 144 arrestations (dont 21 arrestations judiciaires), vitrines brisées, magasins dévalisés, voitures renversées… Les manifestants congolais défilaient une nouvelle fois contre la réélection particulièrement controversée du président sortant, Joseph Kabila et les nombreuses violences qui l’accompagne.

Pourquoi ces violences?

Elles ont commencés lorsque les organisateurs, désirant dénoncer « une Belgique qui soutient aveuglément le gouvernement corrompu de Kabila« , n’ont pas reçu d’autorisation officielle à manifester (elle avait été formulée trop tard), début décembre. Malgré tout, quelques 300 personnes se sont rassemblées. Les premiers heurs ont éclaté en début d’après-midi, devant le siège du parti socialiste. Ils n’ont alors pas été reçus en raison des négociations politiques relatives à la formation du gouvernement. L’interdiction de cette manifestation a échauffé les esprits et les incidents ont alors commencés…

L’exemple tibétain

Manifestations tibétaine à Bruxelles

Manifestations tibétaine à Bruxelles

Bien qu’issue d’un pays où les violences à l’encontre de la population autochtone ne sont pas moins rares, où la démocratie n’est pas moins bafouée qu’au Congo et où, cerise sur le gâteau, la souveraineté de la Chine est reconnue par le monde occidental, la communauté tibétaine de Belgique n’en adopte pas moins une politique de communication plus digne et respectueuse que les émeutes sus-mentionnées. Malheureusement, elle bénéficie d’une moindre visibilité (et l’on peut se poser la question de propension qu’ont les médias à parler des manifestations si et seulement si elles provoquent victimes et dégâts). Tibétains et sympathisants s’entendent à défendre leur cause parfois bruyamment mais toujours pacifiquement. Des banderoles et pancartes « Tibet Libre », des drapeaux tibétains, des images fortes sont leurs seules armes.

Une action pacifique n’est pas un signe de faiblesse. Et Vincent Metten (Directeur Européen d’International Campaign for Tibet) de dire : « L’esprit de résistance n’est pas prêt de disparaître, au Tibet comme à l’étranger. Les Tibétains sont déçus de voir que le pouvoir chinois reste sourd à leurs attentes mais se réjouissent du soutien qu’ils ont à l’étranger, notamment au niveau politique. »

Manifestations : les bonnes pratiques

Manifestation : les bonnes pratiques

Manifestation : les bonnes pratiques

L’organisation d’une manifestation nécessite une bonne préparation. Les démarches sont nombreuses si l’on veut organiser les choses dans les règles de l’art. Il faut obtenir les autorisations communales, prévenir les services d’ordre et de soins, organiser le nettoyage après l’évènement, déclarer la manifestation à la police, souscrire à une assurance « RC Organisation »…

Plus d’informations sur la fiche du site de la Confédération des Organisations de Jeunesse : Que faire pour organiser sa manifestation?

En cas de débordement, qui est responsable?

  • Si les délits dépendent du Code pénal (vandalisme, violence physique…), la responsabilité pénale est personnelle et les organisateurs ne peuvent donc être tenus responsables pénalement. Les victimes doivent alors poursuivre directement les auteurs de l’infraction à titre personnel.
  • S’il s’agit d’une faute civile (endommagement d’un bien, mauvaise évaluation des risques, mesures de sécurité non respectées…), la responsabilité des organisateurs peut être engagée, ils peuvent donc être partiellement ou totalement responsables des dommages subis.
  • Si la manifestation n’est pas autorisée, la police est autorisée à disperser les participants et les organisateurs risquent une amende (déterminée par le conseil communal du lieu de la manifestation). Enfin, le non respect des autorisations accordées (sur le lieu et l’heure de la manifestation, entre autre) expose également au risque d’amendes.

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Pour poursuivre le dialogue…

Pensez-vous que tout soit permis pour défendre une juste cause? Pourquoi les manifestations de solidarité envers les causes les plus graves (marches blanches après l’affaire Dutroux, tuerie de Liège), aussi politiques et/ou religieuses soient-elles, se déroulent-elles toujours dans la sobriété? Les organisateurs de manifestations devraient-ils être tenu pour responsables (éventuellement partiellement) en cas de débordement?

Solidarité Tibet

CongoForum.Be

Préparation d’une manifestation des indignés

Vu la délicatesse du sujet traité, je tiens à préciser qu’aucun commentaire à caractère raciste ou vertement partisan ne sera publié. Merci de votre compréhension.


Sources d’informations :

Belga

Confédération des Organisations de Jeunesse

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2 Commentaires

  1. Marcel

     /  21 décembre 2011

    Comparer les congolais et les tibétains de Belgique, fallait oser ! Il est ou au fait le quartier tibétains à Bruxelles ? J’ai besoin de me ressourcer.

    Réponse

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